mercredi 7 mars 2012

APPEL A PARTICIPATION !!!

Pour la deuxième édition de l'exposition sur l'histoire des quartiers, nous sommes à la recherche de vieilles cartes postales et photos de famille prises dans les quartiers entre la Vieille Chapelle et Callelongue.

Si vous en possédez , merci de nous contacter au 04.91.72.22.91, nous organiserons un rendez-vous afin de scanner vos photos et vous les rendre au plus vite.

Vidéo Sardinade 2011 du Centre Social Mer & Colline

 

Vidéo réalisée par Evelyne Villeroy de l'association "L'être au présent" et Jean-Michel Delarbre

mercredi 26 octobre 2011

Textes issus de l'atelier d'écriture 2011

 
Dix ans durant lesquels je ne voulais pas y venir : lâcher le 15ème étage et sa vue mirobolante sur la rade de Marseille pour un 1er étage était impensable !

Erreur monumentale / J’y gagnais en change :
-         cuisine et appartement plus spacieux et structuré,
-         proximité de travail pour mon mari, 92 avenue de Montredon, superbe bâtisse aujourd’hui disparue, un immeuble minable la remplace.
-         Plus près de la nature et pouvoir observer les jolis chardonnerets dont les têtes se parent de jaune, rouge et noir, venant grignoter les graines du pyracanta. Ils s’en donnent à cœur joie !

Proximité de Pastré dont je découvrais des entrées latérales, où je pouvais aller marcher, faire de l’équilibre sur les bords du canal, me défouler en toute liberté, écouter les oiseaux, apercevoir de temps à autre un écureuil sautant de branche en branche, et en grimpant, découvrir la mer ! Je n’avais plus besoin du 15ème étage !!!

Quand j’habitais dans le 9ème, je venais en bicyclette à la plage et lorsqu’il faisait 30°, la chaleur se manifestait par des suées en pédalant pour rentrer !

J’avais aussi le bus 45 à proximité pour me rendre en ville.
Puis, quelques années plus tard, Monique me fit connaître le centre social où je fis du yoga, et l’atelier du jeudi qui devint par la suite « jeudis féminins » où je viens toujours avec grand plaisir, nouant sympathie avec les personnes rencontrées.

Le centre est très accueillant, remplaçant en quelque sorte la famille éloignée ! Les activités y sont diverses et nous allons parfois de surprises en surprises, comme, par exemple, ce nouvel atelier d’écriture auquel j’ai envie de mordre à pleines dents !

Au fil des ans, nous avons eu à déplorer la disparition, à la Pointe Rouge, de commerces, entre autres, celui du charcutier-traiteur, remplacé par une banque.
Dernièrement, ce fut le tabac-librairie. Il y eut aussi vers 2004-2005, un prêt-à-porter fort sympathique.
A Marseilleveyre, face au lycée, un marchand de disques a remplacé la teinturerie, ce qui nous oblige à aller à Bonneveine.
Quant à la disparition inouïe des jolis chardonnerets, c’est une peine sans nom… A quoi l’attribuer ? la pollution ? Je voudrais poser la question à des scientifiques. Plus jamais nous ne verrons leurs casques parés de jaune, rouge et noir, dégustant avec frénésie les graines rouges du pyracanta ! Quelle tristesse !

Huguette.




Je suis arrivée en 1945 dans le quartier de la Pointe Rouge avec mes parents, ma grand-mère maternelle, mes sœurs et mon frère dans une villa qui était partagée en trois appartements. Il y avait une cour et nous, on était au rez-de-chaussée – nous étions le plus souvent dans la cour,  surtout l’été, nous ne rentrions que pour dormir. Ma mère faisait la cuisine et la cuisine servait de salle de bain, car on était obligé de faire chauffer l’eau sur la cuisinière à charbon et nous dormions à trois avec mes sœurs. Mon frère avait sa chambrette et ma sœur handicapée avait son lit mais j’ai passé dans ce contexte les plus belles années de mon enfance et de mon adolescence. En 1960 les propriétaires ont vendu et nous avons été obligés de quitter ce paradis de mon enfance. Nous sommes arrivés dans le quartier de la Verrerie dans un appartement au troisième étage, cela nous a fait un choc, on s’est senti emprisonné dans l’appartement et nous avons eu de la chance d’avoir un balcon où nous étions le plus souvent. Notre cour nous manquait, surtout le fait d’être dehors, on avait l’impression de manquer d’air. La seule satisfaction que nous avons eu était d’avoir une salle de bain et une chambre pour moi. J’ai toujours le regret de la vie que nous avons eu à la Pointe Rouge… En 1968, j’ai eu un appartement à sainte Geneviève qui m’a servi de dortoir car dès que l’école finissait, nous étions à la Verrerie, donc le mercredi, le samedi et le dimanche car nous étions trop habitués au quartier, il était plus splendide, il a la mer, la campagne et la colline et aussi les amis et les voisins. En 1983, j’ai pu retourner dans le quartier de la Verrerie, j’ai été la plus heureuse et les enfants aussi. Nous retrouvions nos repères. Donc je me suis empressée de l’emménager pour qu’il reste jusqu’à ma mort, donc le plus tard possible.

Fernande, 26 janvier 2011.


Ce qui m’a beaucoup affectée, c’est le jour où ils sont venus avec un bulldozer, casser la vieille cité que je voyais de mon balcon et derrière laquelle on apercevait la colline. Devant,  il y avait un petit bout de terrain vague où mes enfants pouvaient jouer. Donc j’étais très souvent au balcon. Ce paysage m’enchantait et me faisait rêver. J’imaginais les personnages d’avant et leur vie. Car ils habitaient dans l’usine, c’était où on fabrique le verre. Ils avaient tout le long de leur vie le même panorama et les mêmes bruits, cela devait être pénible. Heureusement que quand ils sortaient de la cité, dans le boulevard de la Verrerie, il y avait le panorama sur la mer. On voyait les îles du Frioul, la Vierge de la Garde, la Corniche. Cela devait peut-être leur permettre de rêver et de voyager. Ce beau panorama n’existe plus car toutes les constructions le cachent, pour moi, c’est un gros chagrin.
Combien de fois j’ai pensé à la vie qu’ils menaient en ce temps-là.

Fernande, 3 février 2011.


Ce qui me fait énormément de bien et me donne beaucoup de bonheur, c’est de me remémorer ces après-midi où les voisines de la cage d’escalier venaient à la maison passer les après-midi avec les ouvrages, certaines faisaient du canevas, d’autres du tricotage ou de la couture autour de la table de la salle à manger. On buvait le thé ou le café avec quelques petits biscuits. C’étaient les voisines de ma mère donc elles étaient plus âgées.
Ce qui me plaisait dans leurs conversations, c’était qu’elles parlaient de leur jeunesse et de leurs petites aventures et expériences de la vie et en même temps elles me montraient des points de tricot ou de canevas. Parfois j’étais obligée de quitter mon ouvrage pour aller sur le balcon pour voir mes trois petits garnements qui jouaient sur le talus qui était juste devant l’immeuble. C’était ma sœur handicapée qui les gardait. Ces après-midi étaient d’une détente et d’un repos complets car il y avait beaucoup d’éclats de rire et de fous rires. C’était pour moi un vrai bonheur que la vie m’offrait.

Aujourd’hui j’essaie de créer cette ambiance mais la jeunesse ne veut pas faire de tricot ni de couture alors nous restons les bras croisés, nous discutons sur leurs petits tracas de la vie, toujours autour d’un café ou d’un thé. Les enfants ne sont plus dehors, ils sont dedans avec leurs jeux vidéo. Personnellement je préférais avant car en restant les bras croisés j’ai l’impression de perdre mon temps et pourtant je ne donnerais pas ma place parce que j’ai la jeunesse à la maison et c’est ce qui m’aide à rester dans l’ait du temps.

Fernande.
11 janvier 2011.


Oh stupeur ! En ouvrant mes volets en ce début de janvier, je découvris un paysage enneigé. Avec dix centimètres de neige, les arbres paradaient sous mes fenêtres ! Vite je décidais de sortir pour me fondre dans cette merveille. Tout était transformé, métamorphosé et me comblait de joie ! Mais qui est cette dame (ma voisine), que je ne reconnaissais pas, recouverte de neige, et qui peinait à marcher !

Pour ma part, j’essayais de mettre mes pieds dans l’empreinte d’autres pieds, mais malgré cela, j’avançais difficilement !
Le quartier, complètement métamorphosé lui donnait une autre image. Et quand j’arrivais à Pastré, quelle stupéfaction de le découvrir sous son épais manteau blanc. Mais en avançant un peu, je fus peinée de constater que cette beauté avait un revers : beaucoup de branches étaient cassées sous le poids de la neige, les pins ne résistant pas ! Parmi les arbres, ce fut une hécatombe !
Quant aux automobilistes, nombreux furent ceux qui durent laisser leurs voitures sur place et rentrer à pied ! Quelle pagaille !

Huguette.



J’habite une maison avec un jardin qui a des murs de clôture, où je me sens bien, certes, mais pour me ressourcer j’ai besoin de plus d’espace.
En fait, venant du Nord et d’un autre bord de mer, j’ai besoin de la mer et de son immensité pour me ressourcer. Et si la Méditerranée n’a pas l’odeur de varech et d’iode si toniques ni les vagues toujours présentes et quelquefois fracassantes, la petite plage de la Pointe Rouge que j’ai choisie pour me ressourcer me convient.

On l’a rendue plus accessible, on y a mis de grosses pierres pour la délimiter. Tout ça fait très ordonné mais je dois dire que les grosses pierres me conviennent bien pour m’y asseoir plus confortablement qu’à même le sol. La vue sur l’horizon à l’infini élève ma pensée, je pense à ma vie, aux miens, à Dieu, je relativise, je positive, je simplifie.

Ma pensée divague sans but. J’ai oublié tout. En général je m’y promène, soit le matin, soit le soir. Jamais dans les lumières crues de la journée qui sont éblouissantes et où le soleil écrase tout. Les lumières douces me vont bien. Cette petite visite au matin me donne du tonus. La visite du soir est apaisante et favorable à la méditation. Je rentre chez moi sereine. Demain sera un autre jour…

Eva.


Textes écrits par les habitants lors de la fête du livre 2011


Mon arrivée à la Verrerie date d’un peu moins d’un an.
Au début cela ne me disait trop rien de venir ici pour travailler ; j’habite Les Milles et la traversée de Marseille me semblait interminable…
Je suis agent d’entretien et j’avoue volontiers que le site et la gentillesse des gens m’ont fait apprécier ce lieu qui est très agréable…
Je viens deux fois par semaine et j’apprécie la traversée de la ville…
Quel bel endroit … que ce lieu dénommé la Verrerie.

Sylvie des Milles.



Lettre au ministre des Postes et télécommunications

Monsieur le Ministre,

Dans mon quartier « La Madrague de Montredon », la Poste est en voie de disparaître. Elle ouvre uniquement le matin. Bientôt nous n’aurons qu’un point postal. Ca veut dire quoi ? Un camion postal ou carrément la charrette.
Notre quartier est à la base un quartier d’usines et les anciens habitants sont pauvres, vieux en majorité.
Il y en a qui ne peuvent aller jusqu’à Saint-Giniez. Et les postiers sont très renfermés pour savoir de quoi il en retourne.
Veuillez éclairer ma lanterne.
Josy.

PS : il y a pas que les vieux mais aussi les pauvres, le voyage coûte 1,5 €.



A la cheminée de l’usine

Tu laisseras ta trace humaine, tu laisseras ta sirène, tes mots, tes odeurs, tu laisseras tes combats.
Certains avec leur goût du fric veulent tout effacer mais non, tu resteras en nous parce que l’humain dépasse tout.
Nous ferons la chaîne contre l’oubli pour toi, pour que tu restes debout.



On me demande de t’écrire vieux chêne tordu que je rencontre au cours de mes balades. J’aime caresser ton pelage rugueux et quand je me promène en terre de Provence, c’est toi que j’aperçois le premier au milieu des argeràs qui dorent nos collines ou près de vieux murs d’une ferme oubliée et je me dis qu’une vie a habité ces lieux et que tu as dû un peu y participer.


La Madrague de Montredon. Quel lieu ! Un paysage magnifique que j’ai connu il y a plus de 25 ans. J’en suis tombé amoureuse et cet endroit apaise et détend. Mon mari est né ici et moi j’ai signé un contrat d’adoption à vie. Madrague, tu es belle, ne change pas et surtout conserve tes merveilleux paysages. Et les habitants doivent tout faire pour la garder ainsi.

Nathalie dite Peponnette.


Un petit banc de bois

Tu es coincé entre deux rochers au bout du port de la Madrague, petit banc de bois battu par les vents, le soleil et les vagues par gros temps, tu en as vu passer, tu en as entendu des histoires. Ces derniers jours les femmes du quartier ont cru que tu avais disparu ! Mais non,  ils n’ont pas osé même s’ils t’ont un peu caché, tu es là. Tes copines savent qu’elles peuvent compter sur toi pour venir te tenir compagnie ou simplement rêver aux voyages qu’elles ne feront pas, aux pays qu’elles ne découvriront pas, elles qui n’ont souvent pas dépassé le phare du Planier.
Rêver sur un petit banc c’est magique face à la mer.



Lettre au Pôle pour l’Emploi

Souvent en descendant le boulevard de la Verrerie, la chaleur et la lumière lançaient des volutes bleues et rose à 50 m environ du boulevard Montredon, toujours cette lumière faisant effet de flaques étincelantes. Peut-être mirage, je ne sais pas.
Mais, mais je n’avais jamais remarqué que tu existais à ma gauche tout en bas. Pôle Emploi, mais comment ai-je pu oublier ce coin convivial, sous l’arcade « Pôle Emploi ».
Peut-être m’accueilleras-tu un jour très proche pour m’aider dans ces infructueuses recherches, celles d’apprendre l’informatique.
Alors je vais t’exposer la situation.

Josy, je n’ai pas d’ordi, je désire boucler les fins de mois et les cliniques ont tendance à s’informatiser.
C’est un handicap pour moi, Polo.
J’en souffre, même en ayant parlé aux directeurs que j’ai rencontrés.
Le premier a dit, effectivement c’est un handicap et moi je l’ai regardé avec compassion en hochant la tête.
Alors j’ai écris une lettre pré-timbrée, tu sais, comme on fait maintenant.
J’ai posté la lettre le jour de la décision. Il faut absolument que je sache.
Cette énigme : la plage des cellules, la chambre des saisies et le clic.

Josy qui t’admire.
PS : J’avoue Polo avoir désiré faire ta connaissance pour la plage et la chambre de saisie.


Chère calanque, la journée fut radieuse, rigoureuse mais heureuse.
Ta beauté se mérite à travers un parcours émérite riche de ton atmosphère nous transportant dans la sphère !
Merci beaucoup !!!



Cette usine Legré Mante représente un élément qui était un équilibre essentiel de ce village Marseillais : travail (ouvriers et pêcheurs), calanques et collines, mer et terre, regroupement de la cité en elle-même et avec la nature. Les femmes et les hommes dans leur vie. Il faut que ce terrain Legré Mante reste un lieu d’activité. Accueillir le nouveau, les hommes, oui, mais sans écraser la vie quotidienne des hommes et leurs différences existaient dans l’usine et le quartier où se mêlaient les anciens et les immigrés. Que cela continue !!
Pierrot.



HLM.
Habitat à Loyer modéré.
Habitat commun, vie collective, paroles, bruits, enfants, cris. La vie quoi.
HLM face à la mer.
Un luxe de chaque jour.



Est-ce qu’il y a quelque chose de plus beau que toi, baie de Marseille ?
J’aime regarder longuement les voiliers qui sillonnent tes aux bleu vert émeraude azur.
J’aime le rocher blanc de tes collines ! J’aime regarder brillante dans les jours de soleil, mais aussi dans les jours de Mistral, quand le vent semble arracher les arbres et emporter hommes et maison !
Simplement… J’aime te regarder mer des calanques !

Emma de Rome.


Oh maison d’en face !
Implantée inopinément dans notre résidence, qui es-tu au fait ?
Une nuisance certes, puisque tu ne veux pas te mettre à notre diapason !
Certains soirs, en été, ne te permets-tu pas d’organiser des fêtes incongrues, d’où émergent des musiques hallucinantes, jusqu’à tard dans la nuit !
Sans autorisation du Syndic, une piscine a été créée et les voisins se plaignent de bruits tardifs.
Nous attendons les résultats d’un procès dont tu as fait appel.



Tous les matins je prends plaisir à boire mon café au bar amical et de voir des personnes que j’estime. La gentillesse et la sympathie sont toujours au rendez-vous.
Claude.


Ma chère Suzanne, chers tous,
De ce site magnifique qu’est Pastré et après une marche agréable en bonne compagnie, je m’assois sur un tronc d’arbre, et là, entourée de genêts (à balais) d’un jaune éclatant « canari » et de centhrautes mauves, je veux partager ce moment de pause avec vous. Il fait délicieusement bon ; bien que le vent frivolant nous ait chassées de l’ombre et de la chaise fortuite trouvée dans un arbre.
A certains endroits, attention ! Les racines de pins affleurent la surface du sol et peuvent aussi bien servir d’escaliers que de croche-pied !
Nous sommes passées près du canal, lieu de jeu pour les enfants. Quelles bonnes parties nous avons faites avec Arnold ! à faire circuler des petits bateaux (de petites branches) qui trouvaient souvent des obstacles ou se perdaient sous les « ponts ».
Cela me rappelle les sorties que nous faisions ensemble et que je voudrais renouveler un jour prochain avec un pique-nique.
A très bientôt, je vous embrasse tous très affectueusement.
Huguette.

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